Bien-être et santé

Il existe des preuves de plus en plus nombreuses et convaincantes des vertus apaisantes et relaxantes du cannabidiol et de divers effets thérapeutiques susceptibles de soulager et de protéger contre différentes affections.

Le CBD, principe actif et bienveillant du chanvre

Le chanvre, appelé communément cannabis de son nom latin, contient un grand nombre de composés (acides aminés, albumine, sucres, aldéhydes, cétones, acides gras, pigments…) et plusieurs familles de principes actifs comme les terpènes, les flavonoïdes, présents dans de nombreux végétaux, et les cannabinoïdes, présents dans le chanvre.

On distingue les endocannabinoïdes fabriqués à la demande par les cellules de notre organisme des exocannabinoïdes qui sont apportés de l’extérieur. Parmi ces derniers, les composés d’origine végétale sont appelés phytocannabinoïdes (PCB) par opposition aux cannabinoïdes de synthèse.

Près de 120 composés appartiennent à la famille des cannabinoïdes, mais on ne trouve, dans le chanvre, que quelques cannabinoïdes dont la concentration dépasse 0,1 %. La plupart des autres cannabinoïdes apparaissent uniquement sous forme de traces. Les principaux cannabinoïdes, et leurs effets thérapeutiques recensés, sont les suivants :

  • THC, ou ∆-9-THC (delta-9-tétra-hydrocannabinol) : antiémétique, antispastique, orexigène, antidépresseur, analgésique, anti-inflammatoire, anti-oxydant, anti-tumoral.
  • CBD (Cannabidiol) : anxiolytique, analgésique, anti-psychotique, anti-inflammatoire, anti-oxydant, anti-spasmodique, anti-bactérien, anti-diabétique, anti-épileptique, anti-ischémique, immunosuppresseur, anti-tumoral.
  • CBN (Cannabinol) : sédatif, antibiotique, analgésique, anti-insomnie, anti-spasmodique, stimulant osseux.
  • THCV (Tétra-hydrocannabivarine) : analgésique, anti-épileptique, stimulant osseux.
  • CBG (Cannabigérol) : anti-inflammatoire, antifongique, antibiotique, anti-bactérien, anti-tumoral.
  • CBC (Cannabichromène) : anti-inflammatoire, antibiotique, antifongique, analgésique, stimulant osseux, anti-tumoral.

Contrairement au THC (tétrahydrocannabinol) – la substance psychoactive du cannabis – leCBD ne provoque ni addiction ni d’effet psychotrope comme la somnolence, la baisse des réflexes ou l’euphorie. C’est cette particularité qui le rend propre à la consommation dans un cadre légal et permet d’écarter le statut de stupéfiant.

On ne connaît à l’heure actuelle pas d’effets secondaires en lien avec l’usage du CBD, à l’exception de possibles interactions avec certains médicaments ou d’atteintes hépatiques.

Le CBD et le système endocannabinoïde

Le CBD interagit naturellement avec notre système endocannabinoïde.

Le système endocannabinoïde, dont le nom vient de la plante qui a permis sa découverte, est sans doute le système physiologique le plus important impliqué dans l’établissement et la préservation de la santé humaine.

Le système endocannabinoïde participe à la régulation d’un nombre très vaste de processus physiologiques et physiopathologiques, dont le développement neural, la fonction cardiovasculaire, l’inflammation, l’immunité, l’appétit, le métabolisme et l’homéostasie énergétique, la digestion, le développement et la densité osseuse, la plasticité synaptique et l’apprentissage, la perception des informations sensorielles, notamment nociceptives, la reproduction, le comportement psychomoteur, les troubles psychiatriques, la mémoire, les cycles de veille et de sommeil, ainsi que la régulation du stress et de l’état émotionnel.

Il s’adapte à la plupart des situations pathologiques de manière ciblée, en régulant à la hausse la production moyenne d’endocannabinoïdes et de récepteurs aux cannabinoïdes lorsqu’il faut compenser un déséquilibre local.

Il est constitué par les récepteurs cannabinoïdes et leurs ligands naturels, les endocannabinoïdes.

Les endocannabinoïdes activent des récepteurs, tels que les vanilloïdes, appartenant à d’autres familles de récepteurs, et peuvent donc moduler de manière extrêmement fine de multiples voies de transduction (transfert génétique entre bactéries) du signal et de l’information, étendant des perspectives thérapeutiques déjà très prometteuses.

Ils se situent à la croisée des différents systèmes du corps, permettant une communication globale et une coordination des différents types cellulaires.

Les endocannabinoïdes et leurs récepteurs sont présents dans tout l’organisme, aussi bien dans le système nerveux central que dans les tissus périphériques : le cerveau, les organes, les tissus conjonctifs, les glandes et les cellules immunitaires. Les récepteurs se trouvent tant sur les membranes cellulaires que sur les mitochondries, organites intracellulaires dont la fonction principale est de fournir aux cellules l’énergie dont elles ont besoin pour assurer leur survie et les fonctions qu’elles sont censées accomplir.

Dans chaque tissu, le système cannabinoïde accomplit diverses tâches, avec le même objectif : l’homéostasie, le maintien d’un environnement interne stable malgré les variations survenant dans l’environnement externe. L’homéostasie intervient à tous les niveaux de la vie biologique, du niveau infra-cellulaire à celui de l’organisme, notamment dans l’équilibre de la température, de l’acidité, du taux de sucre.

Le corps humain cherche à maintenir des conditions parfaites pour que nos cellules conservent des performances optimales en toutes circonstances. Ce système moléculaire, le système endocannabinoïde, agit comme une balance intérieure, qui contribue à l’équilibre et au dynamisme du système immunitaire et de l’activité cellulaire.

Apparu au cours de la phylogenèse des espèces il y a 600 millions d’années, le système endocannabinoïde existe chez tous les vertébrés (mammifères et oiseaux) et un grand nombre d’autres espèces, ce qui explique l’intérêt de l’usage du CBD pour les animaux domestiques.

Le CBD a la capacité d’activer certains récepteurs à l’intérieur de nombreuses cellules du corps humain. Agissant comme un messager chimique, il stimule notre système interne et active les mécanismes naturels de notre corps pour optimiser son fonctionnement. Il module indirectement l’activité de neurotransmetteurs en la diminuant ou en l’augmentant.

Les récepteurs de type CB1 sont principalement présents dans le système nerveux central et le système nerveux périphériques. Les récepteurs de type CB2 sont ventilés dans l’ensemble du corps notamment dans le système immunitaire : leucocytes, mastocytes, ganglions lymphatique, amygdales, rate, thymus. Ils sont aussi présents dans la moelle osseuse, le foie, le placenta et le système nerveux central et périphérique.

En l’état actuel des recherches, il apparaît que le CBD interagit principalement, directement ou indirectement, avec les récepteurs CB2, au cœur du système immunitaire.

Le CBD peut également agir sur des récepteurs qui ne font pas partie du système endocannabinoïde mais qui travaillent en association avec celui-ci.

Les effets et le potentiel thérapeutique du CBD

Le CBD possède de nombreuses propriétés bénéfiques reconnues, d’autres à confirmer, d’autres encore qui restent à découvrir.

Le CBD a un effet analgésique, antidépresseur et anxiolytique et est également étudié pour ses propriétés neuroprotectrices.

La neuroprotection, qui consiste à protéger les structures du cerveau et du système nerveux central contre tous dommages (notamment des lésions cérébrales supplémentaires dans le cas de maladies dégénératives, telles que la maladie de Parkinson), représente un domaine de recherche médicale en pleine expansion.

En avril 2016, une étude publiée par des chercheurs en biomédecine de l’Université de Cantabria et de l’Institut de Biomédecine de Barcelone montre que le cannabidiol induit des effets antidépresseurs à action rapide. Il agit positivement sur les troubles anxio-dépressifs associés à une pathologie chronique.

Le CBD peut aussi agir sur le stress, y compris le stress post-traumatique, la douleur et les inflammations. Il réduit les vomissements et nausées, et inhibe la croissance cellulaire de certains cancers.

L’effet du CBD sur les récepteurs CB2 et TRPV1 pourrait ainsi jouer un rôle dans ce domaine par l’induction du stress oxydatif. Les fonctions biologiques systémiques produisent les « espèces réactives de l’oxygène » (ERO), telles que les peroxydes, les ions d’oxygène et les radicaux libres, qui doivent généralement être détoxifiés pour atténuer les dommages causés aux cellules.

La diminution des spasmes liés à la sclérose en plaque et des crises associées aux
différentes formes d’épilepsie, constituent les champs dans lesquels la recherche médicale a le plus avancé, à travers différents essais cliniques.

L’une des applications médicales la plus étudiée du cannabidiol est en effet le traitement de l’épilepsie, confirmant l’efficacité du CBD pour réduire ou stopper les crises, notamment pour le syndrome de Dravet, qui touche plus particulièrement les enfants.

Le CBD stimule la production de sérotonine, qui régule notamment l’humeur, le sommeil et le stress. Ces effets ont été mis en lumière par une étude de 2019 menée par des chercheurs en neurobiologie d’universités canadienne, américaine, italienne, démontrant que le cannabidiol module la transmission sérotoninergique et supprime à la fois l’allodynie et le comportement anxieux en cas de douleur neuropathique.

Il a également été démontré que le CBD agit comme un agoniste du récepteur 5-HT1a, qui régule l’expression de la sérotonine (5-HT) dans le système nerveux central et pourrait expliquer de nombreuses propriétés du CBD pour soulager l’anxiété et la dépression. En outre, les effets modulateurs du CBD sur les récepteurs opioïdes Mu et Delta, qui sont impliqués dans la réponse analgésique.

Une autre étude publiée dans Nature en 2019 affirme que l’utilisation du CBD pour la gestion de la douleur après une lésion de la moelle épinière a été efficace pour les participants ayant déjà testé d’autres méthodes auparavant.

En février 2011, une étude officielle de l’American College of Neuropsychopharmacology, parue sur le site Nature, affirme que le cannabidiol peut aider dans le traitement des phobies sociales et réduire l’anxiété induite par la prise de parole en public.

Selon la chercheuse en pharmacologie Yasmin Hurd et son étude publiée en septembre 2019, le cannabidiol serait efficace pour aider à soulager les dépendances aux opioïdes, sans effet secondaire conséquent.

D’une manière générale, il apparait que le CBD favorise la lutte contre différentes addictions (tabac, alcool) et est plébiscité par les usagers du THC pour cesser leur consommation ou la réduire.

L'effet d'entourage

L’effet d’entourage permet de bénéficier de tous les principes actifs de la plante de chanvre et se définit comme la manière dont les différents composés du chanvre interagissent pour créer des synergies qui donnent à la plante ses propriétés spécifiques, avec des effets plus marqués que le CBD pris isolément. Il a été mis en évidence en 1998 et confirmé depuis par des recherches effectuées dans le secteur médical.

L’effet d’entourage s’explique essentiellement par la présence de terpènes et de flavonoïdes dans le chanvre et par l’interaction entre les différents cannabinoïdes. Les synergies possibles sont démultipliées par le nombre de composés. Avec plus de 200 terpènes et une centaine de cannabinoïdes dans le chanvre, le nombre d’interactions moléculaires possibles est considérable.

Les terpènes sont des molécules aromatiques qui donnent aux produits contenant du CBD leur arôme et leur odeur. Les principaux terpènes du chanvre, comme le myrcène, le pinène et le limonène, sont réputés pour leurs propriétés antioxydante, anxiolytique, anti-inflammatoire, antibiotique, antinéoplasique, antipaludéennes et pour améliorer la vigilance. Les terpènes interagissent avec le CBD en améliorant son efficacité.

Les flavonoïdes donnent leur couleur à la plante et sont particulièrement présents dans la tête des plants de cannabis. Ils sont réputés pour leurs vertus antioxydantes, anti-inflammatoires et antibactériennes. Ils interagissent également avec les cannabinoïdes, même si le mécanisme d’action reste encore largement méconnu.

Le CBD est donc plus efficace en combinaison avec d’autres cannabinoïdes, terpènes et flavonoïdes trouvés dans la plante de chanvre que lorsqu’il est isolé. Les produits de CBD à spectre complet ou spectre large permettent d’obtenir davantage de bienfaits en associant le CBD à d’autres composants dotés de propriétés complémentaires.

Le CBD à spectre complet, qui s’obtient par l’utilisation complète de la plante, y compris les sommités florales, est un extrait de CBD qui contient tous les cannabinoïdes présents dans le chanvre (CBD, CBN, CBC, CBG…) et permet donc de bénéficier de l’effet d’entourage. Il peut donc contenir des résidus de THC, à hauteur de 0,2 % maximum, limite légale en France.

La nécessité d'approfondir les recherches
et études cliniques spécifiques au CBD

Si ces vertus apaisantes et relaxantes ne font aucun doute, et si les effets thérapeutiques rapportés par les usagers commencent à être documentées par les études expérimentales réalisées dans la dernière décennies, il apparaît néanmoins indispensable de développer les études cliniques à large échelle pour étayer scientifiquement chacun des bienfaits sanitaires attribués au CBD et explorer un continent biologique encore largement inexploré.

En dépit des avancées récentes, et notamment des études et découvertes scientifiques sur les propriétés isolées des cannabinoïdes ne permettent pas encore suffisamment de documenter avec précision et certitude le potentiel thérapeutique spécifique du CBD pour une maladie donnée.

L’analyse des connaissances existantes montre que les recherches sur les effets du CBD avancent, mais restent encore trop souvent limitées.

La plupart des études portant simultanément sur le THC et le CBD, il convient désormais de procéder à des études cliniques spécifiques au CBD portant sur les diverses propriétés pharmacologiques alléguées ou avérées du CBD, et tenant compte notamment des différences éventuelles quant aux voies d’administration, à la posologie, à l’effet d’entourage et à l’interaction avec les autres principes actifs du chanvre en fonction de leur taux respectifs.

L’Union des professionnels du CBD a pour volonté de contribuer à la réalisation d’études approfondies, dans la recherche fondamentale comme dans la recherche appliquée, pour l’ensemble des applications thérapeutiques envisageables aux différentes affections et symptômes identifiés.

Le chanvre et ses cannabinoïdes, au premier rang desquels le CBD, pourrait devenir l’une des plantes les plus utiles de la pharmacopée moderne, apportant une contribution majeure en termes de soins et de prévention de nombreuses pathologies dans un cadre de vie dont la toxicité ne cesse de s’aggraver.

Pour rappel, le présent chapitre se limite à présenter les effets thérapeutiques allégués ou confirmés du CBD, sans recommandation d’usage ni de précision sur le type de produits, le mode d’administration, la posologie, ou encore du taux de CBD.

Il est rappelé que :

  • la commercialisation des produits contenant du CBD demeurent soumis au respect de la législation relative à la santé publique et que lesdits produits ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ou l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (ANMV) ou bien par la Commission européenne sur la base d’un dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché, évalué selon des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité.
  • les publicités en faveur de produits contenant du CBD ne doivent pas entretenir de confusion ou faire l’amalgame avec une consommation de cannabis à usage récréatif.