Le CBD et l'environnement
La nécessité d’enrayer le dérèglement désastreux des systèmes climatiques de la Terre et de ralentir l’effondrement de la bio-diversité et la dégradation des sols relèvent désormais de l’évidence.
Si elle ne constitue qu’une réponse parmi d’autres, la mise en place d’une filière d’excellence dédiée au cannabidiol, et incluant l’extraction aux fins de fabrication de produits CBD et la récolte de la fleur brute, permettrait d’étendre la culture du chanvre au-delà des surfaces actuellement cultivées (17 000 hectares sur une surface agricole utile de 29 millions d’hectares) et de participer à la transition de notre agriculture vers des modes de production plus respectueux de l’environnement, de nos sols, du cycle de la vie.
Les qualités écologiques majeures de la culture du chanvre
Des besoins faibles en eau
Le chanvre est en effet une plante dotée d’un système racinaire profond (jusqu’à 3,5 m) et en pivot, qui a besoin d’une quantité d’eau limitée pour pousser. Il n’est pas non plus nécessaire de recourir à des techniques d’irrigation pour lui permettre de bien se développer. Sa résistance aux conditions météorologiques difficiles constitue un atout de taille alors que le réchauffement de la planète semble s’accélérer,
Aucun intrant chimique
Particulièrement résistant, le chanvre ne nécessite qu’une fertilisation réduite et aucun traitement phytosanitaire ni intrant : ni insecticide, ni fongicide, ni herbicide. La densité de peuplement élevée et la vitesse de croissance rapide du chanvre permet notamment un fort pouvoir étouffant contre les mauvaises herbes
La revitalisation des sols
Le chanvre, sélectionné à partir de l’espèce Cannabis sativa L, est une plante dont le système racinaire contribue à structurer et stabiliser les sols, à valoriser l’ensemble des éléments fertilisants du sol et à lutter contre l’érosion. Lorsqu’elles se décomposent, les racines libèrent des nutriments qui améliorent la qualité de la terre.
Ainsi, tandis que certaines cultures intensives puisent les éléments nutritifs de la terre, le chanvre restitue de l’azote dans le sol, contrairement à de nombreuses autres cultures qui épuisent les éléments nutritifs de la terre. Le chanvre a aussi la vertu de décontaminer les sols en absorbant les métaux lourds et en réduisant considérablement les concentrations de produits chimiques toxiques qui peuvent s’y trouver.
Le stockage de CO2
Le chanvre stocke du CO2 dans ses structures et participe ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique. On estime la capacité d’absorption d’un hectare de chanvre à environ 15 tonnes de CO2 par an, soit autant qu’un hectare de forêt.
La contribution à la biodiversité
Le chanvre est une plante haute et dense qui peut abriter de nombreuses espèces, favorisant la biodiversité. Des espèces rares et écologiquement fragiles – araignées, scarabées ou mouches – trouvent refuge dans les champs de chanvre. Accueillant ainsi la plus grande quantité d’arthropodes prédateurs des ravageurs du sol et des cultures, la plante se préserve en favorisant l’apparition d’écosystèmes qui la protège.
L’amélioration des performances agronomiques
La culture du chanvre permet de rompre les cycles des maladies et des mauvaises herbes des exploitations agricoles. Le chanvre est une excellente tête de rotation des cultures et permet un meilleur rendement des exploitations de blés et autres céréales. Sa culture permet de reposer la terre, avant d’y faire pousser des plantes plus énergivores.
Avec de tels atouts, sinon inespérés du moins tellement bienvenus, avérés, essentiels, au cœur d’enjeux et d’exigences aussi vastes qu’urgents, on voit bien tout l’intérêt qu’il y aurait à étendre autant que possible les surfaces cultivées consacrées au chanvre.
La France étant le premier producteur européen de chanvre industriel, et le quatrième au niveau mondial, l’industrie du chanvre dispose d’un savoir-faire reconnu et procédés de fabrication et de transformation éprouvés.
L’extension de la culture du chanvre à la récolte de la fleur brute, en vue de sa commercialisation dans le cadre de modes de production et d’extraction biologiques, d’une valorisation locale et d’une distribution en circuits courts, permettrait une augmentation considérable de la surface cultivée.
Avec la règlementation actuelle, cette extension est inenvisageable.
Le projet d’arrêté communiqué le 20 juillet 2021 à la Commission européenne pour modifier l’arrêté du 22 août 1990, qui prétend légaliser la production de chanvre aux fins d’extraction pour la fabrication de produits CBD mais interdit l’importation, la récolte et la commercialisation de la fleur brute, ne change rien à la situation : les organisations professionnelles représentant les producteurs de chanvre industriel considèrent que la surface cultivée n’évoluerait pas en cas d’’adoption de cet arrêté.